Extrait de « Je consens donc je suis… », de Michela Marzano, PUF, Paris, 2006, p. 226.

"Toute parole est habitée par l’ambivalence : celle du dire et de l’être, du vouloir et du désirer, d’une image que l’on tient à confirmer et d’un désir qu’on arrive pas à assumer complètement. C’est pourquoi il faudrait toujours se garder d’identifier une personne à son discours et croire que son désir est tout entier contenu dans ce qu’il dit.

En même temps, cela n’autorise personne à savoir pour l’autre, avant l’autre et à la place de l’autre, ce qu’il est de son désir. Car ne pas prendre au pied de la lettre la parole d’un individu ne signifie pas pour autant ne pas l’écouter, mais écouter ce qui est dit au-delà du simple énoncé ; entendre ce qui est dit entre les lignes ; rebondir sur cette parole en la renvoyant au sujet afin que « je » la confirme ou non. C’est pourquoi ce que l’on peut probablement faire face aux énoncés de « je », c’est de les réinterroger sans cesse, non pas pour mieux les comprendre, mais pour que « je » puisse entendre, lui, ce qu’il dit. Rebondir, réaffirmer et relancer permet à « je » de se retrouver dans ce qu’il dit, car si « je » ne sait pas bien ce qu’il veut, personne ne le sait mieux que lui."

 

Pour aller plus loin :

Article 36 (article R.4127-36 du code de la santé publique)

Avis du Comité éthique de la FHF "Placer le patient en situation de consentir aux soins en connaissance de cause", avril 2024

La Santé en action, Juin 2023, n°464 « Consentement, éthique, soins et santé »

Avis 136 du CCNE « Enjeux éthiques relatifs à l’évolution du consentement dans le soin »

Cellule de réflexion de l’espace éthique Ile-de-France « Le consentement », 1998

 

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