Retour sur la conférence débat organisée le 28 mai par le Dispositif d'Appui à la Coordination 33 - Giron'DAC et la FMJI Aquitaine à Bordeaux.
Hier, le Dispositif d'appui à la coordination 33 - Giron'DAC et la Fédération des Mandataires Judiciaires Indépendants à la Protection des Majeurs (FMJI) Aquitaine ont invité professionnels du soin et de l’accompagnement, organismes travaillant dans le secteur de la santé et de l’aide aux personnes ou encore travailleurs sociaux à explorer les différentes facettes de leurs missions et de leur travail en coordination.
Deux mots guident leurs actions : vulnérabilité et complexité. Le Docteur Marie-Ange Forquet de Dorne, gériatre au CH Sud Gironde, expert médical et aussi membre du groupe Personnes ressources de l'Espace de Réflexion Ethique de Nouvelle-Aquitaine - ERENA Bordeaux, a introduit les aspects éthiques de ces deux notions.
Elle a interrogé la complexité de l’humain, impossible à « simplifier » sans risquer une forme de déshumanisation. La complexité se retrouve en chaque personne, avec ses singularités. Le temps de l’hospitalité dans le soin est essentiel pour accueillir l’autre avec une nécessaire adaptation. La complexité doit être accueillie en pluridisciplinarité et en coordination. Elle intervient sur plusieurs dimensions, environnementales, temporelles, pathologiques…
Un parcours de soin est un itinéraire ; il y a à la fois le risque de trop anticiper ou au contraire celui de manquer le moment où la vulnérabilité s’accentue. Il ne faut pas alors s’interdire de remettre en question ce qui a été décidé et mis en place. Le rôle des professionnels est alors d’accompagner les changements qui sont parfois très durement vécus par les personnes accompagnées, tout en recherchant toujours leur consentement.
Les professionnels de la coordination de parcours et de la protection juridique interviennent auprès de personnes vulnérables qui peuvent « rompre » à tout moment. Leur rôle est de préserver ce qui peut l’être le plus longtemps possible, de travailler aussi sur les capabilités de la personne, et d’étayer ce que la personne ne peut plus faire. Il s’agit de faire la part des choses entre la prise en charge de la dépendance et le respect de l’autonomie de la personne avec le questionnement sous-jacent pour les professionnels et les familles : quelle part de risque peut-on prendre, et quelle part de liberté peut-on laisser ? Ces professionnels recherchent la participation de la personne à son projet de vie pour déterminer avec elle quel serait son "meilleur intérêt".
L’après-midi fut ainsi l’occasion de rappeler les missions du Dispositif d’Appui à la Coordination - GIRON'DAC 33 dont la principale est de soutenir l’organisation des parcours de santé complexes en proposant un accompagnement personnalisé et gradué. Les mandataires judiciaires pour la protection des personnes vulnérables ont quant à eux présenté les différentes mesures de protection telles que définies dans l’article 245 du Code Civil, parmi lesquelles figurent la sauvegarde de justice, la curatelle simple ou renforcée ou encore la tutelle.