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mardi 15 avril 2025

Une conférence autour des enjeux du transhumanisme et de l’humain amélioré à Blanquefort

« Bioéthique et humain amélioré » : tel était le thème de la conférence donnée hier au Lycée Jean Monnet de Blanquefort par le Professeur Thomas Boraud, neurobiologiste à Bordeaux.

Une soixantaine de lycéens de terminale en sciences économiques et sociales et en sciences de la vie et de la terre et leurs enseignants ont pu bénéficier d'une conférence autour des enjeux du transhumanisme et de l’humain amélioré.

Intervenant : Professeur Thomas Boraud, neurobiologiste spécialiste de l’activité neuronale et de la maladie de Parkinson, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des Maladies Neurodégénératives à Bordeaux.

Sur le principe de questions-réponses, les lycéens ont interrogé le Pr Thomas Boraud sur le cadre de la bioéthique et de l’éthique de la recherche, la nature de ses travaux de recherche sur le cerveau, notamment dans la maladie de Parkinson, ainsi que sur les différents aspects du transhumanisme, entre mythes et réalités.

Bioéthique et éthique de la recherche

La bioéthique peut ainsi se définir comme un « ensemble de recherches, de discours et de pratiques, généralement pluridisciplinaires, ayant pour objet de clarifier ou de résoudre des questions à portée éthique suscitées par l'avancement et l'application des technosciences biomédicales » (Gilbert Hottois ; Source : « 5 questions sur la bioéthique », sante.gouv.fr)

Les lois de bioéthique posent de grands principes concernant le corps humain, d’intégrité, d’inviolabilité, de non-patrimonialité, qui concourent au respect du corps humain et de la dignité de la personne humaine. (Source : LOI no 94-653 du 29 juillet 1994 relative au respect du corps humain)

La recherche sur les maladies neuro-évolutives et les interventions sur le cerveau

Les lycéens ont ensuite questionné Monsieur Boraud sur le cadre de la recherche en France et de quelle manière il garantit une éthique des protocoles menés.

En France, c’est la loi Jardé (entrée en vigueur en 2016) qui s’applique et définit la recherche impliquant la personne humaine (RIPH). Pour qu’une recherche puisse être financée et/ou publiée, le chercheur doit fournir la preuve que son protocole respecte les principes d’éthique et d'intégrité scientifique de la recherche. Pour ce faire, le protocole doit être évalué en amont soit par un comité de protection des personnes (CPP) soit par un comité d’éthique de la recherche (CER) qui délivreront un avis. Les comités de protection des personnes (CPP) évaluent les risques de la recherche et soumettent un avis sur le protocole de recherche. L’avis des CER est consultatif.

Les questions posées au Pr Boraud ont porté notamment sur les travaux actuels concernant les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, les interfaces cerveau-machine, le consentement de la personne participant à un protocole de recherche ou encore le devenir des données collectées…

Transhumanisme et humain neuro-amélioré

Les lycéens ont enfin approfondi la question du transhumanisme en interrogeant les différences entre une thérapie et une amélioration. Ils ont aussi réfléchi à ce qui est aujourd'hui possible de faire, avec quelle utilisation, et ce qui est souhaitable de faire, au regard des enjeux éthiques soulevés.

« L’être humain a toujours tenté d’améliorer ses performances ou son bien-être au moyen, par exemple, de l’apprentissage, de la maîtrise de l’outil ou du recours à des substances comme le café, l’alcool ou le haschich. Cette possibilité qu’a l’être humain en bonne santé de s’améliorer (human enhancement) a été décuplée par les progrès de la médecine, de la chirurgie, (de la technologie) et de la pharmacie. » (Source Avis 122 du CCNE « Recours aux techniques biomédicales en vue de « neuro-amélioration » chez la personne non malade : enjeux éthiques »)

« Le transhumanisme entretient certaines ambiguïtés :

- entre connaissances scientifiques (sciences) et technologies : La science a pour but de produire des savoirs et la technologie a pour but de les transformer en outils pour la société et de les exploiter. Ce n’est donc pas la même chose.

- entre réparer et améliorer : Les enjeux diffèrent entre vouloir faire remarcher une personne paraplégique et transformer un humain ordinaire en surhomme. Ce sont deux projets différents qui sont souvent confondus dans le discours transhumanisme.

Il faut séparer ce que l’on est capable de faire faire ou ce qui est éventuellement souhaitable de faire en termes médicaux, de l’amélioration de l’individu, individuelle ou de forme eugénique » (extrait de la conférence donnée par T. Boraud dans le cadre des Ateliers de la Bioéthique étudiants 2020)

Le thème a beaucoup intéressé les lycéens, donnant lieu à des échanges riches et approfondis. Un grand merci aux élèves et à leur enseignant, Pierre Archimbaud !

 

Pour en savoir plus :

Restitution des Ateliers de la Bioéthique étudiants 2020 « L’humain neuro-amélioré »

Voir les MOOC « Intégrité scientifique dans les métiers de la recherche » avec l’Université de Bordeaux et « Ethique de la recherche » avec l’Université de Lyon

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